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Ma qualification

Chaque année, des dizaines de milliers de coureurs se « battent » pour les 1.200 places de départ qui sont distribuées par tirage au sort. Pour être autorisé à participer à ce tirage, je dois avoir suffisamment de points de qualification. Avec ma participation au Trail des Fantômes, à l'Ecotrail Bruxelles et à Olne-Spa-Olne, ce n'est pas un problème. Ces dernières années, je n'ai jamais été pris lors du tirage au sort. Aurai-je plus de chance cette année ? Le 28 février 2021, je reçois le message libérateur dans ma boîte aux lettres : j'ai été tiré au sort et je peux participer à l'OCC !

Ma préparation

En raison d'une blessure au genou, je suis obligé de commencer ma préparation par un simple programme Start to Run. Ce n'est que dans les deux derniers mois avant la course que je me concentre sur l'entraînement au dénivelé. Un week-end sur deux, je vais dans les Ardennes pour de longues promenades et des courses d'endurance. Je m'exerce aux véritables ascensions avec des bâtons de marche à Quarreux, près de Liège. On y trouve une côte de 800 mètres avec 200 mètres de dénivelé positif et une pente moyenne de 25 %. Je monte et descends cette pente autant que possible pendant 4 heures.

Au cours de ces entraînements, je mets également au point mon matériel et mon équipement. Il est essentiel d'avoir des chaussures, des vêtements et surtout une alimentation adaptés pour pouvoir affronter la randonnée sans accompagnement.

Mon objectif

Comme je n'ai jamais couru dans un environnement de montagne, je ne me fixe pas d'objectifs spécifiques. Pour moi, il s'agit surtout de l'expérience et de repousser mes limites. Je me demande depuis un certain temps ce dont je suis capable mentalement et physiquement. L'OCC pourrait me donner une réponse à cette question. Il est impératif de terminer dans le temps imparti de 14 heures et 30 minutes.

En tout cas, je compte sur vos prières et le beau temps !

25/08/2021: Arrivée à Chamonix

La première chose qui me frappe : Quelle chaleur et quel monde ! L'UTMB dure une semaine et comprend sept courses. Environ 10.000 coureurs se sont préparés pendant plusieurs années pour venir ici et s'éclater, et je suis l'un d'entre eux.

Presque immédiatement après mon arrivée à Chamonix, je dois récupérer mon dossard au Centre Sportif. Avant d'obtenir mon numéro, on vérifie si mon sac à dos de course contient les quelques éléments obligatoires comme une couverture de sécurité, suffisamment d'eau et de nourriture, une veste imperméable, une lampe frontale, etc. Le temps peut changer rapidement en montagne, d'où ces précautions.

Après avoir vu mon filleul finir la course des enfants, on retourne à l'appartement. Manger et me reposer, c'est la seule chose qu'il me reste à faire aujourd'hui.

26/08/2021: Jour J !

Mon réveil sonne à 4 heures. Je dois être à l'arrêt de bus dans une demi-heure, donc pas question de me prélasser. Le bus nous emmène à Orsières en Suisse, à une heure et demie de route à travers les montagnes. Pour beaucoup de gens, c'est l'occasion de dormir un peu, mais je suis sur les nerfs et je décompte les minutes.

Une fois arrivé au point de départ en Suisse, je retrouve mon calme. L'air frais de la montagne y est sans doute pour quelque chose. Il me reste une heure et demie pour me préparer et j'en profite pour prendre un copieux petit-déjeuner et vérifier mon équipement pour la énième fois.

Le briefing avant la course est très touchant. La directrice de l'organisation vient nous souhaiter bonne chance pour notre randonnée, mais souligne également que nous devons toujours être prudents. Un jour plus tôt, un coureur d'une autre course semble avoir fait une chute fatale. Compte tenu de mon expérience limitée de la montagne, c'est un signal d'alarme pour moi. Je vais devoir garder la tête froide !

Le départ à 9 heures a quelque chose de magique. Je travaille pour cela depuis deux ans ! La course se compose de quatre longues ascensions, dont la première que je digère facilement. Je reste bien dans le rythme et après 9 kilomètres (et 750D+ ou dénivelé positif) j'atteins le premier point de contrôle à Champex-Lac, un magnifique lac à 1.500 mètres d'altitude.

Pas le moindre problème quand je commence la deuxième ascension. Elle est plus longue et plus raide et se trouve complètement au soleil. Je me retrouve rapidement en difficulté et je dois ralentir le rythme. La longue ascension et surtout la chaleur ont un impact sans précédent sur mon organisme. Après quatre longues heures, j'arrive enfin au point de contrôle 2 à Trient. J'ai maintenant parcouru 25 kilomètres (avec 1.750 D+) et je me sens carrément mal. Nausées, maux de tête, absence d'appétit et sensation générale de vide. J'ai besoin de temps pour récupérer. Tellement de temps, en fait, qu'à un moment donné, le speaker annonce que ce poste de contrôle fermera dans dix minutes. Toute personne qui n'est pas sortie à ce moment-là sera disqualifiée. Un membre de l'organisation me demande en riant si je ne devrais pas m'arrêter. C'est le signal pour moi de me lever et de montrer à cet homme que je ne suis pas venu ici pour abandonner ! Espérant que mon estomac se remettra, je prends encore un peu de nourriture et quitte la tente.

À mi-chemin de la troisième ascension, je reçois le prochain signal d'alarme : deux hommes de l'organisation (qui restent avec les derniers participants) sont sur mes talons. Physiquement, j'ai du mal, mais mentalement, je me sens encore très frais. Je peux et je vais franchir la ligne d'arrivée, quoi qu'il arrive ! L'idée de recevoir mon premier DNF ici me donne un boost incroyable. Je peux manger à nouveau et me mettre en mode survie. Entre le deuxième et le troisième point de contrôle, je gagne 44 places. J'ai maintenant 35 kilomètres (et 2.500D+) dans les jambes et j'ai retrouvé le plaisir d'être ici.

Avant d'entamer la quatrième et dernière ascension, j'ai droit à une portion de 8 kilomètres de « faux plat ». Je suis en route depuis 9 heures et demie, enfin une portion plus longue où je peux bien avancer. J'ai dépassé 14 autres coureurs et le sentiment que je vais atteindre l'arrivée à temps est maintenant revenu.

La quatrième ascension vers La Flégère est peut-être la plus difficile de toutes : 5 kilomètres d'ascension avec 600D+. Entre-temps, je suis en route depuis 11 heures. Le jour décline et tout fait mal. Cette piste de ski est le dernier obstacle, je m'y hisse.

Arrivé au sommet, il ne me reste plus que 7 kilomètres à descendre. Les mots de ce matin me reviennent en mémoire : Soyez prudents ! Je commence à voir des lumières à travers les arbres. C'est là que devrait être Chamonix. Avant de m'en rendre compte, je me trouve à l'entrée du village. Après environ 14 heures, je vois à nouveau un visage familier ! Une amie m'attend pour m'accompagner sur les 500 derniers mètres jusqu'à l'arrivée.

Il est maintenant 23h30, mais la ville est toujours animée par les supporters. Ils me propulsent dans les petites rues jusqu'à ce que j'atteigne le dernier virage avant la ligne d'arrivée. Là, je reçois des applaudissements incroyables d'une centaine de supporters, comme si j'avais gagné la course :-) J'en ai la chair de poule !

Mon temps d'arrivée officiel pour les 56 kilomètres et 3.500D+ est de 14:04:05. J'ai passé une journée incroyable dont j'ai tiré de nombreuses leçons que je pourrai appliquer à mes futures aventures. Parce que mon meilleur ami a également réalisé une performance de haut niveau en courant l'intégralité de l'UTMB (171 kilomètres et 10.000D+), on peut parler d'un week-end réussi !

Et maintenant ?

Mon prochain objectif est le grand frère de l'OCC : le CCC de 100 kilomètres et 6.100D+. J'ai déjà accumulé les points de qualification nécessaires, il ne me reste plus qu'à croiser les doigts pour un bon tirage au sort en février 2022.

Un nouvel objectif amusant et ambitieux, mais je vais d'abord prendre quelques semaines de repos ;-)

Mise à jour : le 26 janvier, Philip a reçu la fantastique nouvelle qu'il avait été sélectionné pour participer au CCC en 2022 !

Merci à tous les collègues, amis et famille pour leur soutien et leurs messages, on en avait besoin !

#sportersbelevenmeer
#youcandreamityoucandoit

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